Pauvre Français…

Pauvre Français

Anatole France disait : « La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle. »

Pauvre homme… Il doit se retourner dans sa tombe. Car de nos jours, la femme dont il parlait jadis est bien souvent… cocue !

Il est vrai que notre langue est absolument magique. Certes, elle a subi réformes et autres transformations. Soit.

La langue de Molière dit-on…

Je ne suis pas sûre que Jean-Baptiste Poquelin l’aurait trahie de la sorte.

Un cas précis ? Oui, quand une personne publique, donc personnalité qui a la parole et se doit de donner l’exemple, arrive à faire des fautes de français à l’oral.

Et des balaises en plus.

Que ce soit dans les émissions populaires ou lors des journaux télévisés, chacun y va de sa petite phrase avariée.

Ce n’est quand même pas compliqué de dire « parfois » au lieu de « des fois ».

Même dans les chansons, on nous en colle du « des fois » et pourtant ce n’est même pas plus rapide à prononcer.

Sans parler « d’un espèce » ! Une bonne fois pour toutes, le mot espèce est féminin. Et même s’il est employé avec un mot masculin, il garde son féminin. Entre « un espèce d’abruti » et « une espèce d’abruti», vous ne sentez pas la différence ?

Et je vous épargne les « ce midi », « malgré que » et « au jour d’aujourd’hui ».

Sans parler du « je suis sur Paris », expression qui me donne toujours l’impression de parler avec un mec qui fait du deltaplane au-dessus de ma tête !

On ne lit plus, on est vissé devant son écran ! Qu’il soit de téléphone (on en parle des textos incompréhensibles des ados?) ou de télévision…

Et il faut dire que l’arrivée de la télé-réalité n’a pas franchement arrangé les choses. La surmédiatisation des sportifs non plus. Depuis le début des années 2000, on nous abreuve de programmes dont les protagonistes ont entre 76 et 124 mots de vocabulaire à leur actif.

Pas question donc de leur demander, en plus, de savoir mettre tous ces mots dans le bon ordre ! Faut pas déconner non plus !

Imaginez Leslie du Loft et Franck Ribéry à Questions pour un Champion… « J’ai qu’ça qu’à dire ».

Pour finir, quid des fameux « cuir, velours, pataquès ou autre psilose » ?

Pour ceux qui, comme moi, ne le savaient pas encore il y a cinq minutes, ce sont des termes savants pour les erreurs de liaison. Pas une journée sans entendre « Cela coûte cent zeuros », « il s’est mis-t-au travail » et j’en passe !

Comme le suggère l’Académie Française, qui ne se mouille pas trop dans cette histoire, « si vous relevez des erreurs de langue dans les médias, nous vous conseillons de vous adresser au Conseil supérieur de l’audiovisuel, dont l’une des missions est de veiller à la défense et à l’illustration de la langue française dans la communication audiovisuelle… Par ailleurs, pourquoi ne pas vous adresser directement aux journalistes ou aux chaînes concernées, éventuellement en présentant votre requête aux médiateurs ? Vos remarques seront sans doute prises en compte. »

C’est vrai ça alors, pourquoi ne pas contacter directement Jean-Pierre Pernault et consorts ?

Peut-être parce que ce serait comme péter dans un tambour comme dirait nos amis belges, non ?

Une réflexion sur “Pauvre Français…

  1. Ceux qui m’agacent le plus : les commentateurs de bulletins météorologiques qui annoncent des températures « chaudes » ou « froides » , oubliant qu’en tant que mesures, elles ne devraient être qualifiées que d’adjectifs liés aux chiffres, à savoir « basses, élevées, moyennes, ou négatives ou nulles »

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